Article publié au CNRS-INSU le 10 janvier 2017
Le cycle sismique est classiquement présenté comme une alternance entre une phase inter-sismique, au cours de laquelle les contraintes tectoniques sur les failles augmentent, suivie d’une brève phase co-sismique, dans laquelle un séisme important relâche ces contraintes accumulées. Ces dernières années, des études paléosismologiques ont au contraire mis en évidence sur plusieurs failles, de très longues phases inter-sismiques dont le relâchement conduit à l’occurrence d’événements sismiques multiples, ce qui a fait émerger la notion de « supercycle ». Dans une étude publiée le 26 décembre 2016 dans la revue Nature Geoscience, une équipe regroupant plusieurs laboratoires français montre sur une période actuelle que la forte sismicité en Equateur depuis 110 ans requiert de faire appel à ce concept de supercycle.
La terre a de nouveau tremblé en Italie le mercredi 18 janvier. Au moins trois secousses d’une magnitude supérieure à 5 ont frappé le centre du pays, une zone déjà touchée par une série de séismes de août à octobre 2016... CNRS-UNS-OCA-IRD), partage son analyse sur le site theconversation.com.
du laboratoire Géoazur (Les méga-séismes (de magnitude supérieure à 8,5) se produisent très majoritairement sur les failles de subduction, là où une plaque tectonique passe sous une autre plaque. Mais ils ne semblent pas se produire avec la même probabilité tout le long de ces zones.
L’Ifremer, le CNRS, l’Université Nice Sophia Antipolis (UNS), l’Observatoire de la Côte d’Azur (OCA) et l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) viennent de mettre en service un observatoire sous-marin au large de Nice. Les chercheurs ont désormais accès aux mesures de leurs instruments en direct, via le réseau Internet.
Étienne Samain, Ingénieur, chef de projet en conception et développement en expérimentation et ingénieur de recherche CNRS, laboratoire Géoazur (UNS-CNRS-OCA-IRD) a reçu la médaille de cristal du CNRS le mardi 15 novembre 2016.
Antithesis (Antilles Thermicité Sismogenèse) est un ensemble de campagnes interdisciplinaires qui ont pour objectif premier d’étudier en trois dimensions la structure et les caractéristiques thermo-mécaniques de la zone de subduction et de la marge Antillaise pour évaluer le potentiel sismogène de la déformation tectonique ; puis dans un second temps, de réaliser une veille acoustique et visuelle des mammifères marins afin de repérer, quantifier et répertorier des groupes de cétacés, ainsi que de préciser les comportements migratoires des baleines dans ce même périmètre.
Ce projet est porté par une équipe associant des scientifiques français de métropole et caribéens. Le laboratoire de rechercheGéoazur (UNS-CNRS-OCA-IRD) est impliqué au premier plan, le déploiement de réseau sous-marin de sismomètres pour le suivi de la sismicité est une des spécialités du laboratoire. Les petites Antilles et les Caraïbes en sont d’ailleurs l’un des chantiers phares.
De nombreuses campagnes réalisées antérieurement ont apporté une bonne connaissance des Petites Antilles du Sud, de Guadeloupe à Barbade, et des Grandes Antilles de Porto Rico à Hispaniola. Néanmoins, le segment des Petites Antilles du Nord, de Guadeloupe aux Iles Vierges, reste un segment relativement méconnu. La première mission Antithesis a permis d’obtenir un ensemble d’images structurales dans cette zone jusqu’ici inexploitée en géophysique : bathymétrie, profils de sismique réflexion, modèles de sismique réfraction, modèles thermiques. Toutes ces données vont être exploitées par une thèse et devraient donner les premiers résultats au cours de l’année.
OBS Hippocampe de Géoazur d’une autonomie de six mois |
La seconde campagne Antithesis 2, constituée à 80% par les membres de Géoazur, répond à un nouvel objectif différent mais complémentaire. Il s’agit d’enregistrer pendant six mois la sismicité grâce à un réseau de sismomètres de fond de mer. Ces OBS (Ocean Bottom Seismometer) développés et opérés par Géoazur, permettront de valider ou réfuter deux hypothèses concernant l’hétérogénéité sismique observée localement. En effet, ce segment de marge présente une sismicité historique réduite par rapport aux données relevées au Nord-Ouest (Grandes Antilles) ou au Sud (Petites Antilles Centre et Sud). Le questionnement soulevé ici est de savoir s’il s’agit d’un gap sismique (segment de marge peu sismique avec un faible risque) et il faudra alors en déchiffrer la cause, ou bien si cela concerne un biais instrumental lié à la faible densité, la vétusté et l’éloignement des sismomètres terrestres dans cette zone, comparativement aux autres segments.
Le leg 1 a permis le déploiement d’un réseau de quatorze sismomètres de fond de mer. Les OBS seront récupérés courant juillet 2015 lors du leg 2. Une fois cette étape aboutie, la thèse sur l’imagerie sismique d’Antithesis 1 se poursuivra et les données enregistrées grâce à Antithesis 2 donneront lieu à un stage, voire à une thèse.
La campagne Antithesis 3 devrait s’étendre sur quinze jours et démarrer en 2016. Celle-ci apportera des informations complémentaires sur la déformation tectonique de la marge enregistrée dans le remplissage sédimentaire des bassins. A noter qu’un nouveau cycle de conférences dans les écoles devrait débuter cette année, réalisé par Boris Marcaillou, maître de conférence et géologue géophysicien.
Tous ces évènements feront l’objet d’un suivi sur le web à l’adresse suivante : https://antithesis.oca.eu/.