Les tremblements de terre sont des catastrophes naturelles spectaculaires, comme en témoignent les tremblements de terre de Sumatra en 2004 et de Tohoku-Oki en 2011. La prévision des tremblements de terre reste l'un des plus grands défis sociétaux dans le domaine des sciences naturelles. Ce projet de recherche tentera de répondre à la question suivante : Dans quelle mesure les tremblements de terre sont-ils prévisibles ? Nous proposons une approche multidisciplinaire articulée autour de trois axes principaux : (i) la prévisibilité déterministe des tremblements de terre dans des failles simples et homogènes, étudiée en reproduisant et en comprenant les phénomènes sismiques en laboratoire, (ii) la prévisibilité déterministe des tremblements de terre dans des failles complexes et hétérogènes, étudiée par des expériences en laboratoire produisant de multiples cycles sismiques sur des failles avec des hétérogénéités contrôlées et (iii) la prévisibilité statistique des tremblements de terre, étudiée en prévoyant la distribution spatiale de la sismicité expérimentale à l'aide de l'apprentissage automatique.
Sur ces 50 dernières années, les séismes ont coûté 800 milliards de dollars — l’essentiel dans les pays développés — et 1.3 millions de vies humaines — l’essentiel dans les pays en développement. Face à ces chiffres, qui ne montrent pas de signe d’inflexion, la conscientisation face au risque continue d’appliquer l’approche classique où les connaissances détenues par les scientifiques sont traduites « vers le bas » pour le public et les décideurs. Une approche inverse, « ascendante », où les citoyens collectent et partagent des informations sur les séismes, pourrait-elle être un modèle alternatif ?
Les Alpes constituent un laboratoire naturel privilégié pour étudier l'orogenèse en raison de affleurements exceptionnels. La structure profonde des Alpes et les processus tectoniques associés restent néanmoins controversés en raison de la complexité de la chaîne mais aussi de la faible résolution avec laquelle ces niveaux profonds ont été imagés. Pour palier ce manque, le consortium Européen AlpArray a déployé un réseau dense de stations large bande (inter-station < 52km) sur l'ensemble de l'arc Alpin ainsi que 30 stations sismiques sous-marines dans le bassin Ligure. Le projet LisAlps propose d'appliquer la « Full Waveform Inversion » (FWI) aux données télésismiques enregistrées durant AlpArray pour construire :
(1) un nouveau modèle de référence multi-paramétrique de la lithosphère et de l'asthénosphère à l'échelle de l'arc alpin (1500kmx700km) jusqu'à une profondeur de 700km à partir de l'ensemble du réseau et d'un catalogue de 300 séismes,
(2) un modèle lithosphérique haute-résolution des Alpes Occidentales centré sur la zone complexe du noeud Ligure.
UMR Géoazur
Campus Azur du CNRS
250 rue Albert Einstein
- CS 10269 - F 06905 SOPHIA ANTIPOLIS Cedex
+33 (0)483 618 500