Des chercheurs du laboratoire Lagrange (CNRS-Université Côte d'Azur-Observatoire de la Côte d'Azur) et leur équipe internationale démontrent que la trop faible présence de corps riches en fer dans la ceinture principale d’astéroïdes du système solaire n’est qu’apparente. Leurs résultats ont d’importantes implications sur notre compréhension des propriétés et de l’histoire des astéroïdes riches en fer, témoins des processus de différenciation opérant très tôt lors de la formation du Système Solaire, ainsi que des paysages que la mission Psyche (NASA) découvrira sur l’astéroïde Psyche qu’elle visitera en 2026. Ils s’appuient sur des expériences d’impact à haute vitesse de projectiles rocheux ou hydratés sur des cibles d’acier et des météorites de fer et font l’objet d’une publication dans la revue Science Advances le 28 août 2019.

 

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 Fig. 1: Image au microscope électronique à balayage en électrons rétrodiffusés d’un cratère résultant d’un impact hyper-véloce (5.08 km/s) d’un projectile basaltique sur un morceau de Gibeon, une météorite de fer utilisée comme cible et simulant la surface d’un astéroïde riche en fer. L’aspect sombre est lié au nappage du fond du cratère par d’un verre d’impact silicaté, initialement liquide au moment de l’impact.

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Fig. 2 : Paire stéréoscopique d’images acquises au microscope électronique à balayage en électrons rétrodiffusés produite par Brian May (astrophysicien et leader du groupe de rock Queen) et Claudia Manzoni, montrant un détail de l’intérieur du cratère résultant de l’impact hyper-véloce (6.97 km/s) entre un projectile silicaté (dunite) et une cible métallique constituée de la météorite de fer de Gibeon. Notez l’émulsion vitrifiée de liquides immiscibles métalliques (sphérules gris clair) et silicatés (gris foncé). La paire stéréoscopique peut éventuellement être visionnée sans lunettes en relaxant la convergence des yeux (cf. instructions sur le site LondonStereo.com). Sinon, des lunettes stéréoscopiques sont nécessaires pour visualiser la topographie du fond de cratère 3D. La largeur de l’image correspond à 200 micromètres.

 

Références

Hypervelocity impacts as a source of deceiving surface signatures on iron-rich asteroids. Science Advances, 28 Août 2019

Auteurs

Guy Libourel1,2,*, Akiko M. Nakamura3, Pierre Beck4, Sandra Potin4, Clément Ganino5, Suzanne Jacomet6, Ryo Ogawa3, Sunao Hasegawa7 and Patrick Michel1

1Université Côte d’Azur, Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS, Laboratoire Lagrange, Boulevard de l’Observatoire, CS 34229, 06304 Nice Cedex 4, France.
2Hawai‘i Institute of Geophysics and Planetology, School of Ocean, Earth Science and Technology, University of Hawai‘i at Mānoa, Honolulu, HI 96821, USA.
3Graduate School of Science, Kobe University, 1-1 Rokkoudai-cho, Nada-ku, Kobe 657-8501, Japan.4UJF-Grenoble 1/CNRS-INSU, Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG) UMR 5274, Grenoble F-38041, France.5Université Côte d’Azur, Observatoire de la Côte d’Azur, CNRS, Laboratoire Géoazur, 250 rue Albert Einstein, Sophia-Antipolis, 06560 Valbonne, France.6MINES Paristech, PSL-Research University, CEMEF-Centre de Mise en Forme des Matériaux/Centre for Material Forming, CNRS UMR 7635, CS 10207, 1 rue Claude Daunesse, 06904 Sophia-Antipolis Cedex, France. 7Institute of Space and Astronautical Science, Japan Aerospace Exploration Agency, 3-1-1 Yoshinodai, Chuo-ku, Sagamihara 252-5210, Japan.

 

Contacts

Patrick Michel :  michelp@oca.eu - directeur de Recherches au CNRS, Responsable de l’Équipe TOP (Théories et Observations en Planétologie), Laboratoire Lagrange/CNRS, Observatoire de la Côte d’Azur

Guy Libourelguy.libourel@oca.eu - chercheur au CNRS - Laboratoire Lagrange/CNRS - Observatoire de la Côte d'Azur