thumb 180307 logo URGeoLa coopération franco-haïtienne pour le développement de la formation et de la recherche universitaire entre l'UMR Géoazur et l’Unité de recherche en géosciences haïtienne URGéo se renforce. Philippe Charvis (DR IRdien) et Bernard de Lepinay (DR CNRS) sont à l'origine de cette collaboration qui implique un grand nombre de partenaires des deux pays.

 

 

Réf : Article le Nouvelliste du 1er mars 2018 de Worlgenson Noël

En savoir plus sur URGéo

L’IRD opte pour le renforcement de la recherche scientifique dans les universités haïtiennes

180307 IRD Geoazur
Une délégation de chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement à séjournée début mars 2018 séjourne en Haïti pour supporter Lla recherche universitaire. Sur le terrain, les chercheurs de l'Institut français rencontrent plusieurs acteurs importants du monde universitaire afin d’établir au mieux de la coopération un niveau de la recherche scientifique capable de favoriser le développement du pays.

Dans le cadre de cette coopération, particulièrement développée avec l’Université d’État d’Haïti, cet Institut français de recherche pour le développement appuie (techniquement et financièrement) un projet de l’équipe des chercheurs haïtiens qui travaillent au sein de l’Unité de recherche en géosciences (URGéo), placée depuis 2011 à la Faculté des sciences. Ledit projet, qui rentrera bientôt en exécution, consiste à réaliser, au niveau de la section communale de Fond Parisien (non loin de Port-au-Prince), des recherches sur les problèmes liés au sol, sur les aléas observés, les glissements de terrain dans cette zone. « Dans ce projet, nous voulons réunir un ensemble toutes les compétences de l’URGéo, en géoscience, géotechnique, géophysique, sismologie et autres pour pouvoir effectuer des recherches permettant de recueillir des informations utiles… », explique le professeur à la Faculté des Sciences, Kelly Guerrier, ingénieur responsable de cette unité de recherche en géoscience à la FDS.

La ville de Port-au-Prince, surpeuplée, devra s’étendre. Et beaucoup de gens voudront aller habiter à Fond Parisien. Ce serait bien que les études se réalisent avant, estime le chercheur soulignant plusieurs autres études déjà effectuées dans cette zone. Mais, avec ce projet, l’ingénieur Guerrier indique que les scientifiques pourront étudier et présenter les différentes menaces liées au sol auxquelles la population de ce milieu est exposée. Ce travail de recherche qui vise Fond Parisien est très encouragé par le géologue Bernard de Lepinay, directeur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) de Géoazur, qui croit qu’Haïti a besoin qu’on réunisse beaucoup de données, d’informations pour un « développement raisonné ». Le professeur croit que cela intéresse, d’un point de vue scientifique, sur la dynamique du terrain, dans un contexte particulier, où l’on sait qu’Haïti est traversée par des failles.

L’IRD développe un partenariat avec le laboratoire dénommé l’Unité de recherche en géoscience (URGéo), qui devient pour ledit institut une jeune équipe associée à l’international. Ce qui devra favoriser une meilleure reconnaissance ailleurs des chercheurs haïtiens et créer du même coup des liaisons avec d’autres grands laboratoires de recherche dans d’autres pays, s’est réjoui l’ingénieur Guerrier de l’URGéo. Le support de l’IRD vise, selon Philippe Charvis, directeur scientifique dudit institut, le renforcement du laboratoire haïtien de recherche qui doit être compétitif et reconnu au niveau international. Il s’agit également de lui permettre de maintenir un niveau standard international, tout en ayant une équipe haïtienne qui continue à faire de la recherche internationale avec des applications locales qui sont nombreuses, poursuit-il.

L’institut de recherche pour le développement (IRD) a déjà octroyé des bourses d’études à des étudiants haïtiens, financé des missions de différents professeurs et chercheurs étrangers en déplacement en Haïti, ou facilité le séjour de plusieurs chercheurs haïtiens qui font des expériences dans des laboratoires à l’étranger, notamment en France. Il appuie également le programme de maîtrise en géoscience et géorisque lancé depuis octobre 2017 à la FDS, et disposant actuellement de 14 étudiants haïtiens en formation.

L’IRD veut renforcer cette équipe de chercheurs afin de permettre le fonctionnement d'un laboratoire haïtien autonome et compétent. D’où le sens de la contribution de l’Institut qui contribue à la formation de l’équipe en renforçant sa capacité de faire de la recherche, à en croire son directeur scientifique, Philippe Charvis, qui espère que l’Université haïtienne pourra de son côté encadrer les chercheurs. « C’est le rôle de l’État de donner des moyens à l’université, de mettre de l’argent pour effectuer de la recherche scientifique, en accompagnant les chercheurs, du moins garder les ressources formées qui sont capables d’aider ce pays à grandir », poursuit Kelly Guerrier, rappelant que tout vrai développement passe par cette voie.

L’URGéo reçoit le soutien du rectorat de l’UEH (tiré du fonds alloué à la recherche dans le budget de l’Université) pour les travaux de recherche entretenus. D’autres partenaires, dont l’ambassade de France, facilitant notamment la mise en relation entre les chercheurs européens et haïtiens, l’Agence universitaire de la francophonie (AUF), Laboratoire national, Bureau des mines et de l’énergie et le Centre national de l’Information géospatiale, ont également apporté leur support à cette initiative (URGéo). Outre les rapports avec l’UEH, les responsables de l’Institut de recherche pour le développement (IRD) entretiennent des relations avec d’autres institutions universitaires, dont l’Université Quisqueya, le Collège doctoral haïtien.